Avertissement à mes lectrices rescapées
:
J'avais prévu de faire paraître cet article hier mais devant la "pourritude" de mes photos, j'y ai renoncé. Atteinte de flemmingite aiguë, je vous les livre malgré tout aujourd'hui. Non, mon gilet n'est pas couvert de taches d'eau de javel, je suppose que ce sont des taches de soleil.
Nous sommes le 1er Mars et j'hésite sur ce que je vais tricoter. Non, je ne déraille pas, je sais pertinemment quelle date nous sommes, je remonte juste un peu le temps, j'ai quelques articles en retard à vrai dire
.
Le 1er Mars, souvenez-vous, il faisait froid mais j'avais quelques hésitations quant à l'utilité de faire un sort à mes pelotes de Rowan kid classic, une laine bien chaude. A l'époque, je croyais naïvement que le printemps allait bientôt arriver et que mon projet en mohair était quelque peu incongru. En lisant le modèle, je me suis dit qu'il allait descendre vite (il se tricote de haut en bas, le tricot ne monte donc pas, il descend
) et que j'aurai peut-être l'occasion de le porter une fois ou deux avant de le ranger dans l'armoire (j'y croyais à l'arrivée imminente du printemps).
Le modèle, d'Heidi Kirrmaier une fois encore, c'est Nanook. J'ai tout de suite été attirée par le col et ce que je prenais pour des coquilles ou des éventails.
En lisant le modèle, je réalise que le point fantaisie était censé figurer des empreintes d'ours. Douche froide! Depuis que dans ma plus tendre enfance un ami de la famille m'a traumatisée en me racontant qu'il avait failli perdre un oeil parce qu'un ours du jardin des Plantes lui avait donné un coup de patte à travers la grille et fait tomber ses lunettes, j'ai un peu la trouille des ours. C'est très facilement gérable au quotidien, j'en croise fort rarement finalement, quelques mal léchés de temps à autre mais ça va. Mais il est absolument inenvisageable pour moi de porter des empreintes d'ours, même virtuelles, même enveloppées de de mohair, dans le cou, j'en frémis d'horreur.
Contournons donc le problème, j'ai un peu peur des ours mais les oursons, ça va.
Ah mais au fait, j'en connais un d'ourson moi, un qui ne fait pas peur du tout, c'est Caillou. Comme il me réveille parfois en me faisant des petits léchous dans le cou, je rebaptise Nanook en Kayook (Caillou à la mode eskimo
) et c'est parti, et ça va vite, un tricot simple, des explications très claires, une grande motivation de la tricoteuse qui, voyant le froid perdurer, se dit que si elle termine assez vite son Kayook, elle va peut-être pouvoir le porter avant l'arrivée du printemps (la pauvre, elle y croit encore que le printemps va arriver). Le 17 Mars, Kayook tombe de l'aiguille (la tricoteuse est certaine de la date, c'est sa fête, non, pas aujourd'hui, le 17 Mars c'était sa fête) et il fait toujours froid, le 18 Mars aussi il fait toujours froid, le 19 Mars aussi....
Vous connaissez la suite, il a fait froid longtemps encore. Bon au début, la tricoteuse était contente, elle pouvait porter son beau gilet tout neuf mais au bout de plus d'un mois de port de Kayook quasi ininterrompu, une certaine lassitude s'emparât de la tricoteuse. Elle l'aimait bien son gilet doudou, elle se réfugiait dans son Kayook comme un escargot dans sa coquille, limite si elle ne pleurait pas le soir au moment de l'enlever, pour un peu elle aurait dormi avec mais elle attendait l'été. Elle avait fait une croix sur le printemps, se doutant que cette année il serait aux abonnés absents.
Aujourd'hui, elle est contente, l'été est là, tout le monde est gentil avec elle et Caillou (le Kayook du gilet)lui a offert un beau cadeau, il vient de perdre une moustache en se frottant contre le canapé.
Merci Caillou, je vais la ranger bien précieusement, viens me refaire un petit léchou.
Quelques photos de Kayook (enfin rangé), Nanook un peu modifié, je n'aimais pas les côtes aux manches et dans le bas du modèle qui à mon avis donnaient un côté trop sport à ce tricot peluche, j'ai fait une bordure en icord à la place.

Juste un regret, la couleur trop sombre de Kayook (Peat, un marron foncé), si j'avais su que je le porterais aussi souvent et aussi longtemps, j'aurais choisi une couleur plus éclatante.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot en ce qui concerne la couleur, attendez-vous à une explosion prochainement (ou lointainement).